Le Poulailler d'Havelu est catégorisé par «L'Œuf de nos villages» dans la gamme «Nous, éleveurs engagés ! » et ses œufs se retrouvent dans les rayons de la grande distribution, tels que Monoprix avec le code de l'élevage 1FR RCA.
En raison de l'épidémie de grippe aviaire, les poules de cet élevage plein air sont actuellement forcées de vivre 24h/24 dans ce bâtiment mal entretenu et insalubre.
Les poules y vivent au milieu de leurs fientes, de couches épaisses de poussières et de poux rouges qui prolifèrent. L’air y est irrespirable, saturé de poussière et des gaz émis par les fientes.
Les poules sont manifestement anémiées à en croire la très grande présence de poux rouges (1) qui pullulent à leurs côtés. En effet, ces derniers se nourrissent du sang des poules qui, sans traitement, tombent malades et meurent.
Aucun effort n'est fait sur l'hygiène. Les installations prévues pour les poules, comme les abreuvoirs et les perchoirs, sont remplies d’excréments. Les équipements utilisés par les humains sont eux aussi recouverts de fientes et d’une épaisse couche de poussière.
Des œufs mous sont retrouvés un peu partout dans l'élevage, autre preuve, avec leur crête pâle et tombante, de la très mauvaise santé des poules qui y vivent.
L’état avancé d’insalubrité des lieux n’est pas sans rappeler les images dévoilées par L214 sur le Domaine du Mesnil Saint-Martin en octobre 2020. A l’époque de ce dernier, les révélations avaient donné lieu à la découverte de Salmonelles par les services vétérinaires.
C’est en effet dans les défécations d’animaux que prolifère cette bactérie.
Grâce à cette enquête nous pouvons constater l’état de saleté extrême des structures d’exploitation, ainsi que la vétusté des équipements dans lesquels sont forcées de vivre les poules.
Fientes, poussières, plumes et poux rouges s’accumulent en épais amas sur les tapis de transport des œufs, sur les perchoirs, les abreuvoirs, les brouettes et autres installations.
Force est de constater que l’entretien du lieu, ainsi que les soins promulgués aux animaux sont douteux, voire inexistants.
De plus, l’épaisse couche de poussière accumulée sur le câble électrifié tendu autour des enclos, et sur le système électrique qui l’alimente, représente un sérieux risque d’incendie. Si cette éventualité venait à se produire, les animaux, n’ayant pas la possibilité de s’échapper, seraient brulés vifs à l’intérieur du bâtiment.
Rappelons que chaque année ce sont près de 150 000 animaux qui meurent dans l'un des 70 incendies d'exploitation qui ont lieu en moyenne en France. (2)
L’insalubrité des abreuvoirs ne permet pas aux poules d’avoir accès à une eau propre et saine.
Les perchoirs étant en nombre insuffisant, les poules sont contraintes d’utiliser les tuyaux d’aération pour se poser. Ainsi en tentant de suivre leur instinct de survie, et de répondre à leurs besoins biologiques, ces dernières s’exposent à des risques de blessures graves en cas de chute.
Pour Alexandra Blanc, fondatrice et porte-parole de Vegan Impact : «Le maquillage de la réalité par le marketing donne l’illusion du respect des animaux, alors qu’ils vivent un enfer sans aucune considération. Nous demandons instamment aux services vétérinaires d’exercer leur mission de protection des animaux et d’effectuer des prélèvements en urgence tant les conditions d’exploitation de ce lieu semblent vectrices de contagions. Nous exigeons également la fermeture de cet élevage abominable immédiatement.»
(1) À plus ou moins long terme, les poules piquées à répétition par les
poux rouges s’anémient (crête pâle), et leur état général s’affaiblit.
Les poux sont à l’origine de fortes démangeaisons (traces de piqûres sur la peau, perte de plumes au niveau du cou), ce qui perturbe leur sommeil ; ce facteur de stress entraîne une diminution des défenses immunitaires, et rend donc les poules plus vulnérables aux infections et maladies intercurrentes.
Dermanyssus gallinae peut également être un vecteur de maladies bactériennes (comme la salmonellose) ou virales.
(2) Source : Moyenne annuelle calculée entre 2010 et 2015 (source : Association Robin des Bois, Atlas de la France toxique (Ed Arthaud, 2016), p115-118)
Enquête filmée en une seule prise (images brutes disponibles ici), avec une preuve de date (journal daté du 26 mars 2021) et une preuve de lieu (GPS indiquant la ville et les coordonnées GPS).